“De tout coeur avec les Bleues“

MP Gnabouyou LFH Mondial

S.Cano, S.Ludwig (Championnes du Monde 2003), MP Gnabouyou, M.Signaté le 1er décembre dernier à Paris-Coubertin (© S.Pillaud/Sportissimo)

Marie-Paule, tout d’abord comment allez-vous ?

Ça va bien, merci… Je poursuis ma rééducation, mais le moral est bon.

Quelle est la nature de votre blessure ?

Face à Besançon (16 novembre, 1/8è de finale retour de la Coupe de la Ligue, ndlr), j’ai ressenti une douleur derrière le genou. Les examens ont détecté une lésion musculaire du jumeau interne droit (mollet). C’est comme un décollement, une déchirure derrière le genou, causée par un muscle du mollet.

Pour combien de temps en avez-vous ?

Je ne préfère pas encore me donner de date de reprise. Je reprendrai quand je serai totalement guérie. Je veux “profiter“ de cette mésaventure pour revenir à 100% de mes capacités, sans courir après le temps comme j’ai pu le faire par le passé. Normalement, ce sera pour le courant du mois de janvier.

En fait le soir où je me suis blessée, je ne savais pas trop pour combien de temps j’en aurais. Je voulais toujours y croire, je voulais tout faire pour être prête pour le Mondial. Et puis ensuite, je me suis rendue à l’évidence, le délai était trop court… Je n’allais pas être rétablie à temps. A partir de là, j’ai vraiment décidé de me laisser du temps pour totalement guérir. Je me suis dit que je reprendrai tranquillement, sans pression. 

Au moment de la blessure, que se passe-t-il dans votre tête ?

La douleur survient après 10 minutes de jeu à peu près. Sur le coup, la 1ère chose qui me vient à l’esprit, que je me dis dans ma tête, c’est : “J’espère que ce n’est rien de grave“, “Pourvu que ce ne soit pas grave“. On était à moins d’une semaine de la préparation au Mondial.

Après les premiers examens, on espère toujours. Et puis ensuite, il faut accepter la nouvelle. J’ai eu du mal, au départ. Et puis petit à petit, j’ai relativisé. Je me dis que finalement, mon corps a parlé. Je pense que les choses n’arrivent pas par hasard, c’est mon corps qui a parlé. Je dois revenir à 100% de mes moyens. C’est ce qui guide ma rééducation. Maintenant, je veux aller de l’avant et je me dis que le meilleur est à venir.

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Marie-Paule Gnabouyou a participé aux 2 premiers matches de qualification à l’Euro 2014, ici France-Slovaquie (25-18), le 24 octobre à Rouen. (© S.Pillaud/Sportissimo)

Il y a toujours des choses plus graves dans la vie. Et puis j’ai l’expérience de l’an dernier avec les JO, j’ai plus de recul aujourd’hui. Pour les JO de Londres, cela avait été un véritable coup dur. On m’avait détecté une péricardite au dernier moment (inflammation du péricarde, membrane entourant le cœur), j’avais dû déclarer forfait au tout dernier moment, je l’avais mal vécu. Là, je suis plus zen.

Comment vivez-vous le Mondial ?

Comme une supportrice de l’équipe de France. Une grande supportrice de l’équipe de France ! En plus, j’ai de vraies amies dans ce groupe, des filles avec qui j’ai des liens très forts. Sira (Siraba Dembélé, ndlr) notamment, Julie (Goiorani), Nina (Kanto), je ne vais pas toutes les citer mais on s’entend très bien. Avec Siraba, on est très proches, on s’appelle très souvent. 

J’ai tout le temps de leurs nouvelles, au téléphone, en vidéo, sur les réseaux sociaux et avec les Smartphones, on se débrouille bien (sourires). Je ne me sens pas mise à l’écart et je les remercie pour cela. Je vous remercie aussi de prendre de mes nouvelles, ça fait plaisir. Alain Portes ne m’a pas mise de côté non plus. Il m’a appelée pour venir au Tournoi à Paris-Coubertin (Tournoi Razel-Bec Paris Ile de France, 30/11-01/12, notre photo). J’ai vraiment apprécié ce geste, cela m’a touchée. 

Vous regardez les matches à la télévision ?

Oui, je n’en rate aucun. Je regarde les matches en famille, avec mon copain. On est en petit comité mais on fait du bruit ! Je soutiens de tout cœur cette équipe de France. Je les suis comme toute supportrice, tout supporter je pense… Je vibre avec elle, je crie quand il y a faute, je suis contente quand elles sont contentes. Je les soutiens de tout cœur.

MP Gnabouyou LFH Mondial

Des sourires et des autographes en séance de dédicaces au tournoi Razel-Bec Paris IDF. (© S.Pillaud/Sportissimo)

Chantez-vous la Marseillaise, devant votre tv ?

(Sourires) Même devant la télé, cela reste toujours un moment particulier… Et oui, il m’arrive de la chanter.

Comment sentez-vous l’équipe de France ?

Comme une équipe unie, solidaire, elles tirent toutes dans le même sens. Depuis le début du tournoi, je les sens très bien. Elles ont une super défense, elles appliquent bien les consignes. Je les sens sereines, bien. J’espère qu’elles iront le plus loin possible.

Suivez-vous les autres matches du tournoi ?

Non pas spécialement, je ne regarde que l’équipe de France. En dehors, j’essaie de m’aérer la tête et couper un peu du handball. C’est la trêve, j’essaie aussi de me changer les idées et passer du temps en famille. 

Vous avez été nommée ambassadrice de la ville de Marseille, pour sa candidature au titre de Capitale européenne du Sport en 2017, au côté d’autres personnalités sportives comme Fabien Gilot, Nathalie Simon, Jean Tigana…

Oui je suis née à Marseille, j’y ai grandi et c’est un bel honneur d’avoir été sollicitée. C’est un rôle qui me tient à cœur et j’irai avec plaisir dans les quartiers échanger avec les enfants, les jeunes, et parler du handball féminin.