F.Bougeant : “C’est un peu notre Boxing Day“

Fred Bougeant LFH FleuryFrédéric Bougeant et les Panthères. 

Avec les Panthères, vous avez passé la trêve en tête du championnat, une 1ère pour le FLHB. Comment abordez-vous la 2è partie de saison ?
Nous n’allons pas changer nos habitudes. Nous sommes dans une période où l’on retrouve les joueuses au fur et à mesure, avec des sentiments divers. Il y a la joie des joueuses qui reviennent de l’Euro avec une médaille, la déception pour d’autres, et puis celles qui sont restées à Fleury, qui après avoir travaillé dans l’ombre ont besoin de lumière. Elles ont très envie de reprendre la compétition.

Il faudra essayer d’en donner à tout le monde. Nous allons jouer 4 matches en 10 jours, c’est un peu notre “Boxing Day“ à nous (sourires). On va s’appuyer sur tout le collectif. Pour l’instant, on ne pense pas trop au classement, on va essayer de se concentrer avant tout sur le contenu, et développer les qualités physiques pour redonner un peu de peps à tout le monde.

4 vice-championnes d’Europe à Fleury Loiret (photo), est-ce une fierté ?
Cela amène une belle énergie, et puis c’est toujours quelque chose de valorisant. J’ai été touché quand le sélectionneur espagnol nous a remerciés de la façon dont les filles sont arrivées en sélection, il a été extrêmement gentil.

C’est sympa de nous faire ressentir que de loin, on peut-être un peu participé à l’aventure. Nous avions un peu chargé le programme en novembre, pour faire arriver nos internationales dans de bonnes conditions au Championnat d’Europe. Nous avons joué le jeu à ce niveau.

img_3095Marta Lopez, Marta Mangué, Alexandrina Barbosa, Beatriz Fernandez, médaillées d’argent à l’Euro 2014 (©EHF).

Au final, c’est quand même une belle année 2014 ?
Oui, on peut dire ça (sourires). En mai, nous avons remporté la Coupe de France, (1er titre dans l’histoire du FLHB, ndlr), en décembre 4 médaillées à l’Euro, ce n’est pas anecdotique. Gnons (Gnonsiane Niombla) joue un rôle grandissant en équipe de France. Plusieurs de nos joueuses ne sont pas loin du groupe France. Continuons en ce sens, c’est encourageant pour la suite.

Etiez-vous en Hongrie/Croatie ?
Non, pas cette année. Nous sommes partis 4 jours, avec nos partenaires, à Barcelone pour voir jouer le Barça en foot, hand, et basket. Et puis surtout, j’avais 5 joueuses sélectionnées, ce qui veut dire aussi que la plupart sont restées à Fleury. 

L’an dernier, j’étais en Serbie (Championnat du monde 2013), mais ce n’est pas simple pour les joueuses qui restent ici. C’est important de rester avec les joueuses. Donc là, avec mes adjoints nous nous sommes répartis le travail. Parfois, il y a des Championnats d’Europe, ou du monde, où l’on a plus besoin d’y être, dans une problématique de recrutement. C’était moins le cas cette année.

Mais j’ai suivi l’Euro de très près à la Tv, sur Internet, j’ai vu à peu près tous les matches. J’étais à fond avec nos joueuses à l’Euro, j’envoyais un message avant, après le match, on vit le truc aussi, bien sûr.

Aviez-vous prédit l’Espagne en finale ? Et la France ?
J’avais plutôt imaginé la France et l’Espagne se croiser en ½ finale. Je voyais la France capable d’aller loin, et l’Espagne faire une belle compétition. L’Espagne, il leur a fallu digérer les JO, cette transition post JO est toujours difficile, comme pour la France. Et puis Alexandrina Barbosa a maintenant 2 ans avec ce groupe, Nerea Pena est beaucoup plus en forme, toutes ces petites choses leur ont été bénéfiques. 

Il leur fallait aussi digérer le fait que la plupart de leurs joueuses sont parties à l’étranger, du fait de la crise en Espagne. Aussi, je ne désespère pas d’une grande performance de la France, cela va venir.

20899_54970dc827Alexandrina Barbosa, en finale du Championnat d’Europe le 21 décembre dernier (©EHF). 

Avec le retour d’Alexandrina Barbosa, Fleury sera-t-il plus fort en 2015 ?
Depuis le début de saison, nous n’avons presque jamais été au complet. Alexandrina Barbosa, Marta Mangué, Gnonsiane Niombla ont énormément joué à l’Euro. Nous allons essayer de gérer cela intelligemment. Janvier doit nous permettre de retrouver des automatismes, nous allons essayer de jongler avec l’état de forme de chacune.

J’espère retrouver notre rythme de croisière pour début février, avec la Coupe d’Europe (1/8è de finale C2, ndlr), la Coupe de la Ligue (19-22 février). Je pense que c’est sur ce cycle-là que l’on doit être en place.

Donc oui, pour en revenir à Alexandrina (blessée d’août à octobre 2014, fracture au doigt, ndlr), on espère qu’elle nous apportera car elle n’a disputé que 3 matches en 2014 avec nous, dont 2 de Coupe d’Europe. Mais il ne faut pas oublier à quel moment il faut être prêt. Ce mois de janvier est toujours particulier, car après plus d’un mois sans compétition, il y a de la frustration et des joueuses ont énormément envie de jouer, mais en même temps, il faut préparer l’avenir de la saison.

Gnonsiane Niombla LFH FleuryL’internationale française Gnonsiane Niombla, capitaine du FLHB. 

Quand avez-vous repris l’entraînement ?
Vendredi 26 décembre pour les premières, lundi 29 décembre, et quelques internationales le 5 janvier. Nous avons vraiment étalé en fonction des situations de chacune, du contexte. Durant les fêtes, nous avons axé sur le travail physique, l’idée c’était se préparer vraiment physiquement, pour pouvoir au mieux enchaîner les matches. 

Redonner du peps, se vider la tête pour celles qui en avaient besoin : tel était notre objectif de Noël et le Jour de l’An.

En Coupe de France, vous êtes le tenant du titre et vous recevez Nice, dimanche. Votre regard sur ce tirage ?
Très franchement, je ne m’occupe pas du tout de Nice. Pas que ce soit un manque de respect, mais je suis vraiment et exclusivement concentré sur Nantes, notre adversaire mercredi. Je pense que Nantes a vraiment envie de faire un coup contre nous. Donc aujourd’hui, 100% de mon investissement mental est sur Nantes. A partir de jeudi, on se projettera sur Nice.

Quels sont vos objectifs pour 2015 ?
Perdre un peu de poids, arrêter de fumer et faire un beau voyage en fin d’année (sourires). Et pour ce qui est du handball, depuis 15 ans que j’entraîne, l’objectif est tout le temps le même, gagner le plus de matches possible.