ITW (Bourg de Péage) : Manon Houette : « Je ne suis plus dans la recherche de ce que j’étais avant, mais j’ai la volonté de trouver la joueuse que je suis aujourd’hui »

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(photo : Icon Sport)

 

Arrivée cet été à Bourg de Péage après quatre ans passés à Metz, Manon Houette s’épanouit pleinement sous ses nouvelles couleurs. Après avoir raté une grosse partie de la saison 2020-21 suite à une grave blessure au genou, l’ailière gauche de 29 ans est arrivée dans la Drôme avec de grosses ambitions, et la volonté d’aider BDP à atteindre ses objectifs. En réussite lors de ses deux premiers matchs officiels avec Bourg de Péage, Manon Houette a réalisé un très bon début d’exercice, à l’image de son club, qui s’est imposé contre Brest et Nice en Ligue Butagaz Energie. Son arrivée dans la Drôme, ses ambitions, son état de forme, son nouveau rôle, l’équipe de France… la néo-péageoise s’est livrée sans concession. 

 

Comment vas-tu ? 

Je vais très bien ! Quand j’ai signé avec Bourg de Péage en mars dernier, j’avais beaucoup d’ambitions dans ma tête, des visions sur ce que j’avais envie de trouver ici, et pour être honnête, jusqu’ici tout se passe comme je l’envisageais. Je découvre un club avec une superbe structuration, qui affiche de grosses ambitions. Je suis heureuse.

 

Bourg de Péage s’est structuré progressivement, avec la volonté de professionnaliser tous les secteurs du club. Comment perçois-tu les choses depuis ton arrivée dans la Drôme ? 

C’est ce qui me plait ici. Il y a eu des clubs en Europe et en LFH qui dès qu’ils ont eu un peu d’argent, ont investi de gros moyens dans des joueuses, en misant sur du court terme. Quand on m’a présenté le projet de Bourg de Péage, j’ai vraiment ressenti cette volonté de vouloir structurer le club. Depuis quelques saisons, BDP se donnent les moyens pour franchir un cap sur le terrain, avec les arrivées de joueuses expérimentées comme Marta Mangue, Alexandra Do Nascimento, Claudine Mendy, Sofia Deen… et cela montre la qualité du projet. Et puis à côté de cela, il y a des jeunes très performantes et talentueuses. 

 

Tu arrives ici avec une grosse expérience du très haut niveau, acquise avec l’équipe de France, Fleury, Metz. On imagine que tu vas mettre à profit cette expérience auprès des jeunes du club. 

Je découvre ce rôle ici à Bourg de Péage. On me le demandait moins dans un club comme Metz ou Fleury. Me retrouver au contact de jeunes joueuses hyper talentueuses, et très à l’écoute, avec une folle envie de progresser, c’est très enrichissant. Il y a aussi un staff très à l’écoute, qui est beaucoup dans l’échange, avec la volonté d’écouter les joueuses, qui participent à la construction du projet. C’est plaisant d’avoir l’impression de faire partie d’un tout. 

 

Quelles sont tes motivations, tes ambitions en signant avec Bourg de Péage ? 

Ma première envie était de gagner Brest à la maison. J’avais clairement envie de surprendre. Quand j’ai signé ici en mars, le peu de retours que j’ai pu avoir étaient : « Pourquoi Bourg de Péage ? Pourquoi maintenant ? ». Mais dans ma tête c’était très clair, j’avais envie d’un projet comme celui-ci, et j’avais de grosses ambitions avec ce club. Le fait de gagner Brest pour démarrer la saison, je trouve que c’est marquant, et ça vient poser les bases de nos ambitions. Nous avons une vraie volonté de surprendre, de créer du beau jeu, et nous avons un collectif pour y parvenir, avec des filles fortes à chaque poste. Nous avons débuté tôt notre préparation (12 juillet), avec la volonté de prendre un peu d’avance sur les autres. Nous sommes allées gagner Nice à l’extérieur, ce n’est jamais simple de gagner dans leur salle, et sans nous projeter trop loin, nous allons aborder chaque rencontre avec les mêmes ambitions. 

 

Manon HOUETTE of Bourg de Peage during the Ligue Butaguaz Energie match between Bourg de Peage and Brest on September 8, 2021 in Bourg-de-Peage, France. (Photo by Bertrand Delhomme/Icon Sport)

(photo : Icon Sport)

 

On imagine que cette victoire comme Brest vous a permis d’emmagasiner énormément de confiance… 

Cette victoire contre Brest était importante sur le plan sportif, mais surtout pour le club, la structure. Elle nous fait prendre conscience que c’est possible, que nous pouvons gagner des équipes de ce calibre. Cela vient légitimer le projet et les ambitions du club en quelque sorte. J’ai vécu un premier titre de champion de France avec Fleury, une première participation au Final 4 de la Ligue des Champions avec Metz, et vivre ce genre de première fois avec un club, c’est toujours très important. On ressent un réel engouement autour de ce club, la salle était pleine, avec une vraie ambiance, et c’est chouette. 

 

Tu as reçu un bel accueil pour ta première au Complexe Vercors… 

J’ai toujours de la chance par rapport à cela, mais évidemment c’est aussi ce que je suis venue chercher ici. J’ai eu la chance de venir jouer dans cette salle plusieurs fois dans ma carrière, et j’avais le sentiment qu’il s’y passait quelque chose. Maintenant je porte le maillot du club, et j’ai eu de très bonnes sensations quand je suis rentrée sur le terrain, je suis chez moi. 

 

Depuis son accession au plus haut niveau, Bourg de Péage fait toujours mieux saison après saison. Est-ce que l’Europe est un objectif ? 

En ayant terminé à la huitième place la saison dernière, l’Europe est un objectif pour Bourg de Péage. Le club en parle plus pour la saison prochaine, mais j’en ai envie vite. On veut rêver de ça, et je pense que c’est une ambition légitime. Il y a eu pas mal de bobos la saison dernière, les jeunes avaient tenu la baraque sur la deuxième partie de la saison, et cette saison avec une équipe plus complète, nous avons nos chances. 

 

Manon Houette (Bourg de Peage)

(photo : Icon Sport)

 

Votre collectif est constitué de joueuses expérimentées, et de jeunes pépites qui sont déjà performantes en LBE, à l’image de Léna Grandveau. Un mot sur cette jeune garde prometteuse. 

Des jeunes qui ont la tête sur les épaules, avec des objectifs très clairs en tête. Elles grandissent avec la structure. De mon côté j’ai eu cette chance avec Fleury, qui a toujours été mon club de coeur. Ils m’ont donné ma chance très jeune, et ça reste un moment fort dans ma carrière. Il y a plusieurs moyens d’évoluer, et ça me parle des clubs comme Bourg de Péage qui donnent une chance aux jeunes. Après il faut être capable de saisir cette chance, et des filles comme Lucie Modenel, Maëlle Faynel et Léna Grandveau l’ont fait avec beaucoup de réussite ici à BDP. 

 

Tu es revenue en fin de saison dernière de ta blessure au genou. Comment te sens-tu aujourd’hui ? 

Il y a eu 1000 étapes pendant cette blessure. En arrivant ici, je savais aussi que j’allais avoir moins de volume qu’à Metz, en terme de matchs, de déplacements. J’ai plus de temps pour prendre soin de moi, de mon corps. Depuis mon arrivée ici, j’ai rencontré de nombreux praticiens, je me suis créée tout un protocole pour aller bien. J’ai trouvé un réel équilibre, et le but c’est de me sentir vraiment bien. Je ne suis plus dans la recherche de ce que j’étais avant, mais j’ai la volonté de trouver la joueuse que je suis aujourd’hui, et c’est quelque chose de très plaisant. 

 

Quel regard est-ce que tu portes aujourd’hui sur ton statut en équipe de France ? 

J’ai de très bonnes relations avec Olivier, et il m’a appelé à plusieurs reprises depuis le début de l’année. Nous avions eu un point au mois de mars, un autre au mois d’avril après la blessure de Siraba, et en juin j’étais encore en difficulté sur le plan physique. Je boitais encore sur les séances de PMA, et c’était difficile d’envisager les Jeux. Cela n’a pas été facile à vivre, mais j’ai très bien compris les choix qui ont été faits. J’accepte mon rôle actuel, je suis dans une bonne dynamique ici à Bourg de Péage, et je me concentre à 100% sur les objectifs de mon club. Si le reste doit suivre derrière, ça viendra, mais si ce n’est pas le cas, l’important et que je m’épanouisse au quotidien avec mon club. 

 

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