ITW (Dijon) – Mégane Ribeiro : « Il y a eu beaucoup d’émotions »

Megane Ribeiro Dijon

(photo : Foxaep)

 

Cette semaine, nous sommes allés à la rencontre de Mégane Ribeiro pour échanger sur l’actualité de la JDA Dijon Hand, qui réalise un excellent début d’exercice 2021-22, mais également sur ses premières sélections avec le Portugal, sa place dans le groupe dijonnais, ses ambitions etc. Entretien. 

 

Classé à la cinquième place de la Ligue Butagaz Énergie après sept journées avec un bilan de quatre victoires pour un nul et deux défaites, Dijon réalise un très bon début d’exercice 2021-22. En difficulté la saison dernière, la JDA retrouve des couleurs, emmenée par sa jeune garde, et des cadres au rendez-vous, comme Mégane Ribeiro. Formée en Bourgogne, l’ailière de 27 ans occupe une place de plus en plus importante au sein du collectif de Christophe Mazel, et savoure les bons résultats obtenus par son équipe depuis la reprise, « Nous sommes très contentes. La saison dernière n’a pas été évidente, et il y avait de la déception. Notre place ne reflétait pas notre niveau, mais il a fallu s’adapter aux nombreux changements dans l’effectif. Il a fallu du temps, mais aujourd’hui les résultats sont là. Nous voulons rester à cette place, et c’est un objectif du club de terminer dans la première partie du classement.« . Plus constante que la saison passée, la JDA s’est imposée contre des concurrents directs comme Celles sur Belle, Toulon, Fleury et Nice, en faisant preuve d’une meilleure gestion de ses émotions. « Nous nous faisons encore des frayeurs… Nous avons une équipe relativement jeune, et on a parfois du mal à garder la cadence lorsque nous sommes en tête pour creuser l’écart. Nous avons du travail devant nous, mais nous avons évolué c’est certain. La saison dernière nous aurions perdu des matchs comme celui gagné contre Celles sur Belle. Nous maitrisons mieux les scénarios, avec une meilleure gestion de nos temps faibles. Il va falloir continuer sur cette dynamique, en confirmant tout au long de la saison.« . Positionné dans le top 5 à deux journées de la trêve internationale, Dijon va enchainer deux gros tests avec un déplacement à Brest ce weekend (J8), et la réception de Plan de Cuques mercredi prochain (J9). Plus une surprise, les Dijonnaises sont attendues par leurs adversaires, impliquant un nouveau statut à assumer, « J’ai presque toujours connu les play-downs avec Dijon, et ce n’est pas habituel pour nous de nous retrouver à cette place. Je ne suis pas du tout du genre à m’enflammer, et ce n’est pas évident de nous mettre dans la tête que nous sommes parmi les équipes du haut du tableau. Maintenant, nous méritons cette place, et nous allons tout faire pour l’assumer.« . 

 

Ribeiro Dijon

(photo : Foxaep)

 

Un début de saison qui fait naturellement grandir des ambitions du côté de la JDA Dijon Hand, qui souhaite s’installer durablement dans les hauteurs de la LBE, avec la volonté de retrouver le chemin de l’Europe. « Nous avons un slogan à la JDA qui est : « L’union c’est l’Europe » et si nous pouvons atteindre ces places européennes cette année, ce serait juste génial. Si ce n’est pas le cas, je nous laisse encore une saison ou deux, mais c’est un réel objectif.« . Des rêves européens entretenus par le parcours des basketteurs de la JDA, vice-champions de France en 2021, et auteurs de belles performances en Coupe d’Europe, « Nous avons clairement envie de rivaliser avec eux au sein de la JDA. Nous voulons montrer au public dijonnais, à nos dirigeants, que nous sommes à la hauteur, et qu’ils ont eu raison de croire en nous. Le basket occupe beaucoup de place, et nous voulons aussi faire briller le handball féminin dans notre ville. Le Président a sauvé le club, et nous voulons le rendre fier. ». 

 

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(photo : Foxaep)

 

Pur produit du centre de formation dijonnais, Mégane Ribeiro a connu deux expériences dans d’autres clubs, avant de revenir au bercail en 2018. Cadre de l’effectif bourguignon, l’ailière de 27 ans endosse de plus en plus de responsabilités, et doit assumer un nouveau rôle au sein du vestiaire dijonnais. « Je ne suis plus la petite jeune qui est arrivée il y a quelques années. J’ai grandi, et je sais que le staff est derrière moi. Je suis vice-capitaine et j’ai une place à tenir. C’est un plaisir de tenir ce rôle, d’apporter mon aide et mon soutien à cette équipe et d’être capable de dire les choses quand ça ne va pas. J’aime cette position, j’aime aider les autres. Les ailières nous ne sommes pas forcément mises en avant, mais j’ai la chance d’avoir des responsabilités sur et en dehors du terrain. Je suis la deuxième joueuse la plus âgée de l’effectif, et je me sens obligée de tirer les autres vers le haut. »

Ribeiro Portugal

 

(photo : Fédération portugaise de handball)

 

Une évolution qui a été ponctuée en ce début de saison par une convocation avec la sélection portugaise. Retenue pour affronter l’Espagne et la Hongrie en match qualificatif pour l’EHF Euro 2022, Mégane Ribeiro a vécu sa première expérience sur la scène internationale, qui restera gravée en elle. « Mon père est né au Portugal, du côté de Porto, et cela fait quelques années que j’ai la double nationalité, ma grand mère y tenait vraiment. Il m’avait contacté il y a déjà quelques saisons, mais à l’époque je menais un double projet, et je ne pouvais pas tout accumuler. Aujourd’hui je suis passée professionnelle à 100% dans le handball, et je n’ai pas hésité à répondre favorablement à cette convocation. C’est une nouvelle expérience pour moi, et représenter mes origines… je suis très fière de cela. L’équipe du Portugal n’est pas la plus connue sur la scène internationale, mais il y a une vraie volonté de développer ce sport, et si je peux apporter ma pierre à l’édifice.« . Une première expérience encourageante pour la Dijonnaise, avec notamment une défaite sur le fil contre l’Espagne, qui témoigne de la progression réalisée par la sélection portugaise, qui compte également la Parisienne Joana Resende dans ses rangs. « Le coach me fait confiance, nous avons réalisé une belle prestation contre l’Espagne et il y a de bonnes choses. Si je peux acquérir de l’expérience et la mettre à profit de mon club, c’est aussi une très bonne chose.« . Sur le plan émotionnel, porter le maillot du Portugal, quelques mois après le décès de sa grand-mère, a engendré des moments forts pour Mégane Ribeiro notamment lors du traditionnel hymne national, « Ce n’est pas pareil que l’hymne français car je suis née en France » tempère l’intéressée, « mais j’ai ressentie beaucoup d’émotions pendant l’hymne portugais. J’ai perdu ma grand-mère portugaise en début d’année, et j’ai ressentie beaucoup de choses. J’ai pensé à elle, et je me suis dit qu’elle devait être fière de me voir porter ce maillot. J’ai eu des frissons, mes parents ont fait le déplacement pour assister au match contre l’Espagne, et nous avons pu partager beaucoup de choses, un moment très sentimental.« . 

 

Le programme de la J8 : 

LBE-J8