ITW – Gnonsiane Niombla : « J’ai encore faim de beaucoup de choses avec Paris 92 »

Gnonsiane NIOMBLA of Paris 92  during the Ligue Butaguaz Energie match between Paris 92 and Chambray at Palais des Sports on September 8, 2021 in Paris, France. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport) - Palais des Sports Robert Charpentier - Issy-les-Moulineaux (France)

(photo : Icon Sport)

 

De retour en France après deux saisons passées en Hongrie sous les couleurs de Siofok, Gnonsiane Niombla défend aujourd’hui les couleurs de Paris 92. Auteur d’un très bon début de saison avec quatre victoires en quatre journées, le club francilien peut compter sur l’expérience de l’arrière de 31 ans, qui est arrivée à Paris avec de grosses ambitions. Alors que les Lionnes se préparent à entrer en lice ce weekend en European League, avec un déplacement en Espagne sur le parquet de Bera Bera, Gnonsiane Niombla a pris le temps de répondre à nos questions dans l’entretien du jeudi. Son parcours, son arrivée à Paris, ses années bleues… elle aborde tous les sujets sans concessions. 

 

Vous avez remporté vos quatre premiers matchs en championnat avec Paris 92. Tu ne pouvais pas rêver mieux pour ton retour en France après deux saisons en Hongrie… 

Nous réalisons un bon début de saison. Je suis contente de retrouver le championnat de France, et il y a quelque chose de particulier pour moi. Pour beaucoup de monde ma signature à Paris était synonyme « d’arrêt », alors que pas du tout. J’ai encore faim de beaucoup de choses avec Paris 92, et je suis vraiment contente de jouer pour ce club.

 

Tu rejoins un club ambitieux, qui a recruté en conséquence cet été pour atteindre ses objectifs. Comment perçois-tu cela ? 

Le club a des ambitions c’est certain. On ne veut pas jouer les seconds rôles en LBE, et on aimerait jouer les trouble-fêtes dans cette hiérarchie Brest / Metz. Avec cette nouvelle formule sans play-offs, nous avons une carte à jouer, et tous les points vont compter. Nous sommes bien lancées, et il va falloir poursuivre sur cette dynamique. Paris a de grandes ambitions, et je suis contente de faire partie de ce projet. 

 

Personnellement, quelles sont tes ambitions en signant à Paris ? 

Sincèrement, après deux saisons perturbées par la crise sanitaire, j’ai vraiment envie de retrouver du plaisir et un niveau de jeu qui me correspond, avec la volonté d’aider Paris à atteindre ses objectifs. Je ne suis pas là pour porter le groupe, mais j’ai un vrai rôle d’accompagnatrice au sein d’un groupe très jeune. On me fait bien comprendre que je dois endosser le rôle de taulière, et je veux montrer que je suis toujours présente physiquement et que je m’entraîne encore plus que les jeunes. Je suis à Paris pour prendre du plaisir, avec la volonté de transmettre mon expérience aux jeunes, et de répondre présente dans les gros matchs. Nous (les anciennes) devons être exemplaires, et nous devons faire parler notre expérience dans les moments importants. Ce n’est pas toujours évident à mettre en pratique, nous restons des joueuses comme les autres malgré notre expérience, et nous pouvons aussi avoir des échecs. 

 

Justement l’expérience, elle sera importante ce weekend pour vos débuts en European League contre Bera Bera. 

La première des choses c’est que Bera Bera est au complet, nous non. Nous sommes diminuées, mais cette entame en European League représente un premier gros test pour nous en ce début de saison. Nous sommes dans la difficulté, mais nous avons un collectif rodé et compétitif, et nous allons devoir le montrer, et nous serrer les coudes dans les moments difficiles. Cette coupe d’Europe est un objectif fort pour Paris 92, et il va falloir passer cette double confrontation. Si nous passons, nous allons retrouver Valcea au tour suivant, qui est un autre gros morceau, et j’ai envie de dire que c’est bénéfique pour nous. J’ai vraiment envie de passer ces deux tours pour accéder à la phase de groupe. 

 

(photo : Bertrand Delhomme)

 

Que retiens-tu de tes deux expériences à l’étranger, à Bucarest et à Siofok ? 

Deux belles expériences, même si mon passage en Hongrie a été perturbé par la COVID. En Roumanie et en Hongrie, le handball féminin occupe une place très importante, et ça a été une très belle expérience de jouer dans ces championnats. Jouer la Ligue des Champions dans la salle de Bucarest, devant 6000 personnes, c’est quelque chose ! Je suis contente d’avoir vécu cela, ce n’est pas donné à tout le monde dans une carrière, et c’est une vraie expérience de vie avant tout. Il y a eu des moments difficiles, mais je suis très contente de ces saisons à l’étranger. 

 

Quel regard portes-tu sur l’évolution du championnat de France ? 

Je trouve qu’il est de plus en plus dense. Quand je regarde les résultats de ce début de saison, avec comme exemple la victoire de Bourg de Péage contre Brest, il y a une vraie densité dans cette LBE. Le championnat de France évolue constamment, et c’est très plaisant de pouvoir y évoluer. 

 

Tu as eu la chance de disputer le Final 4 de la Ligue des Champions à plusieurs reprises. Metz et Brest ont atteint ce stade de la compétition sur les deux dernières éditions. Que représente cet événement pour une joueuse ? 

Pour avoir vécu le Final 4 à deux reprises avec Bucarest et une fois avec Metz, c’est une compétition particulière. C’est difficile à expliquer, je pense qu’il faut le vivre pour prendre la mesure de cet événement, mais il représente le Graal dans notre sport. Quand je vois Brest qui est arrivé en finale en battant Gyor en 1/2 finale, et qui avait les armes pour gagner cette compétition… Mais voilà, l’expérience est très importante dans ce Final 4. 

 

Head Coach Yacine MESSAOUDI of Paris 92 and Gnonsiane NIOMBLA of Paris 92 celebrates during the Ligue Butaguaz Energie match between Paris 92 and Chambray at Palais des Sports on September 8, 2021 in Paris, France. (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport) - Palais des Sports Robert Charpentier - Issy-les-Moulineaux (France)

(photo : Icon Sport)

 

Plus que ton entraîneur, Yacine est un ami pour toi. Est-ce que tu peux nous parler de votre relation. 

C’est marrant que tu me poses cette question. Effectivement ce sont nos liens fraternels d’amitié qui m’ont vraiment décidé à m’engager avec Paris 92. Maintenant, à chaque match, quand je sens qu’il est un peu sous tension, je ressens aussi cette tension. Je n’avais pas anticipé cela, et ce n’était pas écrit dans mon contrat (rires). C’est aussi une pression pour moi. Je suis sa joueuse, mais aussi son amie, et il faut arriver à faire la part des choses. Il faut que je sois bonne pour le collectif, en répondant à ses attentes. Mais nous gérons très bien cela, et avant d’être un entraîneur très intelligent, Yacine est une très belle personne, quelqu’un de bien, et franchement c’est hyper appréciable de mettre à profit notre relation pour le club. La relation humaine passe avant le handball, et c’est assez rare pour le souligner. 

 

Si tu prends un peu de hauteur pour regarder la carrière que tu as eu jusqu’à aujourd’hui, que retiens-tu ? 

Si on m’avait dit il y a quelques années que j’allais avoir ce parcours… Je suis très heureuse d’avoir évolué à l’étranger, d’avoir joué une saison à Metz, qui m’a permis de me rapprocher de ma famille et de mon compagnon. Je suis aussi très fière de mon parcours en équipe de France, d’avoir gagné des médailles, d’avoir participé aux Jeux Olympiques… Je dis juste merci à tous ces clubs qui m’ont fait confiance, à Olivier Krumbholz et même à Alain Portes qui m’ont sélectionné avec les Bleues.