ITW (LBE) – Camille Comte :  » Montrer notre capacité à organiser des événements qui ne présentent pas de risques pour les spectateurs »

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(photo : Bertrand Delhomme)

 

Après plusieurs mois sans avoir pu pratiquer une activité handballistique « normale », les joueuses devront passer par une préparation estivale certainement singulière et adaptée à cette longue coupure qui aura bousculé les organismes. Comment les entraîneurs gèrent cette période, et préparent la reprise de leurs joueuses dans le contexte actuel ? Entretien avec Camille Comte (Bourg de Péage), qui s’est livré avec franchise sur son état d’esprit du moment. 

« Gérer l’aspect psychologique des joueuses »

Très franchement en tant qu’entraîneur nous ne sommes pas préparés à ce contexte. On va beaucoup se reposer sur les directives données par le gouvernement, les médecins, et nous allons écouter et appliquer. Des méthodes et des protocoles vont être mis en place, et il sera impératif de les respecter. Il va aussi falloir gérer l’aspect psychologique des joueuses, qui vont devoir passer par une longue préparation avant de pouvoir renouer avec la compétition. Elles ont forcément une grosse envie de rejouer, de s’amuser, de prendre du plaisir, et la période avant de retrouver ces sensations risque d’être longue. J’ai l’habitude de faire des préparations qui sont rythmées par plusieurs stages, avec des tournois, des activités en plein air, et aujourd’hui nous ne savons pas si nous allons pouvoir faire ça. Je réfléchis aujourd’hui pour trouver de nouvelles choses pour animer notre préparation, tout en respectant les directives qui nous seront données. 

« Contrôler la capacité des joueuses à ne pas se retrouver en danger pendant leur activité »

Nous avons bien compris que notre activité, celle de sportif professionnel, est soumis à la santé de nos joueuses, peut être plus que pour une personne qui travaille derrière un bureau, parce que leur corps est leur outil de travail. Cet aspect change beaucoup de choses dans nos perspectives de reprises de notre activité, forcément. Les protocoles médicaux vont nécessiter une batterie de tests importante, pour vérifier la capacité des joueuses à ne pas se retrouver en danger pendant leur activité, et à ne pas propager le virus. Il n’y aura pas de reprise des entraînements à Bourg de Péage en cette fin de saison, et on se demande aujourd’hui la capacité que nous allons pouvoir mettre en oeuvre pour tester régulièrement toutes nos joueuses. Je crois que tout le monde s’accorde à dire que la préparation estivale va nécessiter des semaines de remise en forme en plus que les autres années. Aujourd’hui j’attends de voir quand est ce que le championnat va pouvoir reprendre normalement. 

« Montrer notre capacité à organiser des événements qui ne présentent pas de risques pour les spectateurs »

J’ai l’habitude de beaucoup calculer pendant la saison, de tenir une feuille de route avec le nombre de victoires nécessaires pour atteindre nos objectifs, d’établir un plan de saison en résumé. Le problème de l’événementiel se pose aussi pour nos clubs. Nous évoluons dans des salles fermées, en milieu confiné, et le handball va devoir montrer qu’il est capable d’organiser des événements qui ne présentent pas de risques pour ses fans, où les gens peuvent venir en toute confiance. On se projette sur le sportif, mais nous ne savons pas si les matchs vont pouvoir se dérouler dans une atmosphère habituelle, avec des supporters. Je suis de nature optimiste, mais aujourd’hui nous n’avons pas encore tous les éléments entre nos mains pour pouvoir nous projeter. Il faut que nous puissions faire vivre l’économie de nos clubs qui repose beaucoup sur l’événement, pour les partenaires, le grand public. 

« Poursuivre notre marche en avant la saison prochaine »

A Bourg de Péage nous construisons une équipe meilleure que la précédente, nous continuons de grandir progressivement, et nous voulons poursuivre notre marche en avant la saison prochaine. Nous sommes un club de territoire, et nous allons devoir trouver de nouveau moyen pour continuer à créer du lien social sur notre territoire. J’imagine que nos nombreux bénévoles ont hâte de nous retrouver, comme tous les licenciés, qui créent notre vie associative.  Nous sommes des prestataires de spectacle, c’est une partie du sport de haut niveau, et nous sommes également acteurs de notre société sur notre territoire, et il faut garder le lien.