ITW – Sophia Fehri : « Retrouver le plaisir de jouer »

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Sophia Fehri la saison dernière avec Issy Paris. 

Sophia Fehri (pivot d’Issy Paris) : 

Vous vous êtes blessée au genou au mois de janvier dernier. Où en êtes vous dans votre rééducation ? 

Cela fait 7 mois que je me suis faite opérer. Après un test réalisé en début de semaine pour évaluer l’état de mon genou, je suis à 20% de déficit. Je vais partir deux semaines à Capbreton pour poursuivre ma rééducation, et normalement à mon retour je devrai pouvoir reprendre l’entrainement progressivement, enfin… 

 

Comment vous sentez-vous ? 

Au plus j’avance, au plus je me sens bien physiquement. Parfois je me dis que je pourrai m’entrainer mais c’est encore un peu tôt. Le fait de voir les filles jouer, ça donne forcément envie d’y retourner… 

 

Vous étiez sur une très bonne dynamique avant votre blessure, comment avez-vous géré ce coup d’arrêt ?  

Au début cela a été compliqué à gérer, c’est un peu tout qui s’écroule… Quand on est une jeune joueuse, on veut gagner sa place, gagner du temps de jeu, et cette blessure est venue casser un peu la dynamique. Mais après j’ai relativisé, c’est la vie, et j’ai surtout cherché les causes de cette blessure. La fatigue, un manque de préparation physique… et je pense que cet épisode m’a fait grandir. 

 

Comment appréhendez-vous votre retour au sein du collectif après ces longs mois d’absence ? 

Je ne veux pas paniquer. L’objectif est d’abord de retrouver progressivement des sensations sur le terrain, car apparement cela prend du temps, de m’entrainer avec les filles, et de retrouver le contact avec le groupe, car mine de rien on est un peu à part. Et puis rentrer tranquillement dans la concurrence. On va voir comment cela va se passer, mais je ne prend pas la tête avec cela. 

 

 

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Sophia Fehri avec ses partenaires du centre de formation d’Issy Paris (photo : www.issyparis.fr)

 

Vos partenaires du centre de formation réalisent un très bon début de saison avec l’équipe première. Quel regard portez-vous sur leurs performances ? 

Quand je parle avec elles, je sens qu’elles sont vraiment à l’aise. C’est toujours difficile d’être jeune, et de jouer à côté d’internationales renommées. Ca me fait plaisir de les voir progresser et prendre du plaisir sur le parquet, et j’espère que je vais pouvoir les rejoindre bientôt. La politique du club est de faire jouer les jeunes du centre de formation très tôt. Nous sommes tout de suite immergées dans le haut niveau, et parfois nous n’avons pas encore toutes les armes nécessaires. Il faut toujours se donner à 100%, et cela nous permet de progresser rapidement, en jouant aux côtés des pros. Il y a des joueuses de niveau mondial, et c’est juste une chance énorme de pouvoir progresser avec elles.

 

Issy Paris réalise un bon début de saison. Comment trouvez-vous l’équipe ? 

Les résultats sont très satisfaisants depuis le début de la saison. Physiquement je trouve que les filles sont vraiment en forme ! Il y a beaucoup de rythme pendant les matchs, et la défense est déjà bien en place. Avec le retour tardif des internationales, l’équipe a eu peu de temps pour travailler les automatismes en attaque placée, mais on sent que cela prend forme au fil des matchs, et que le collectif monte en puissance. 

 

Est-ce que vous avez eu du temps pendant cette période pour vous consacrer à vos études ?

Je suis le programme pour sportif de haut niveau à Sciences Po, et j’ai eu le temps de m’y concentrer un peu plus. Au début cela a été compliqué car psychologiquement je n’étais pas au top, et la rééducation a été très fatigante, je ne pensais que ce serait à ce point. J’ai eu un peu du mal à me remettre aux études au début, mais j’ai rapidement compris qu’il fallait que je profite de cette période avec moins de handball, pour travailler mes cours. Et au final cela m’a fait du bien de penser à autre chose que le handball, et ça a été au final un break bénéfique pour moi. 

 

Vous êtes aujourd’hui pensionnaire du centre de formation avec Issy Paris. Quels sont vos objectifs pour l’avenir ? 

Après ma blessure j’ai prolongé de deux ans mon contrat de centre de formation, pour pouvoir me laisser le temps de revenir, de retrouver mes sensations progressivement et de reconquérir ma place au sein du collectif. Je veux retrouver le plaisir de jouer, tout en continuant mes étude car c’est important pour moi. Décrocher un contrat professionnel est une étape dans les objectifs que je veux atteindre, et ce serait pas mal d’y parvenir (rire).