LBE (ITW) – Camille Ayglon Saurina : « Ce qui me stresse un peu dans cette période c’est de me sentir inutile. »

Camille Ayglon Nantes

 

En cette période de confinement, nous avons pris des nouvelles de Camille Ayglon-Saurina (Nantes). Quel quotidien pour une maman sportive en confinement ? La Nantaise nous évoque ses journées avec son fil de six ans, et son mari, Guillaume Saurina (entraîneur adjoint du NAHB). Entretien. 

« Des gens qui vivent des situations bien plus difficiles que le confinement en ce moment »

Je pense que nous n’avons pas le droit de nous plaindre dans ce contexte, nous avons la chance d’être en bonne santé, de ne pas avoir de proches touchés par le coronavirus. Il faut se rappeler ce genre de choses quand on trouve le temps un peu long parfois. Il y a des gens qui vivent des situations bien plus difficiles que le confinement en ce moment, et c’est important de positiver. 

« Il y a un petit bonhomme de six ans avec nous, ça rend les choses un peu plus sportives. »

Il y a un petit bonhomme de six ans avec nous, ça rend les choses un peu plus sportives. Nous nous sommes faits la réflexion avec Guillaume, si nous étions confinés que tous les deux, le quotidien serait plus calme, mais avec notre fils, qui a pas mal d’énergie à revendre, ça anime bien les journées. On ne s’ennuie pas, il n’y a pas de problème à ce niveau (rire). Nous adaptons notre rythme en fonction de lui, il y a les devoirs à faire à la maison. J’ai voulu faire institutrice dans une première vie, et ça me permet de réviser (rire). Il aime bien travailler, faire ses devoirs, ça facilite les choses. Je profite aussi de cette période pour préparer ma reconversion, que j’ai déjà anticipé depuis quelques temps, mais je peux m’y consacrer un peu plus dans cette période. Toutes nos matinées sont consacrées au sport. On a eu de la chance avec le temps jusqu’à maintenant, il a fait beau quasiment tous les jours, alors que d’habitude c’est plus variable. Nous pouvons sortir devant notre résidence, pour réaliser un circuit training, et faire le match de foot avec le petit. Et puis un jour sur deux, un petit footing dans le périmètre autorisé, même si mon vieux dos n’apprécie pas vraiment… 

« Je suis un peu droguée du sport »

C’est forcément compliqué. Après le fait d’avoir les informations au fil des semaines, ça permet aussi malgré tout de rendre ce confinement un peu moins difficile. On se fixe des objectifs à court terme, et c’est vrai que si on nous avait annoncé six semaines de confinement dès le début, même si ça a été évoqué, ça aurait été plus difficile à vivre pour beaucoup. Pour l’entretien physique, même si aujourd’hui on nous disait que la saison est terminée, je pense que ce ne serait pas le bon calcul de rester sans rien faire pendant plusieurs semaines. Je suis un peu droguée du sport, et j’ai besoin de me dépenser, ça fait du bien de faire une activité physique quotidienne, même si il n’y a pas de ballon. J’ai la chance de pouvoir le faire avec mon mari, et pour la motivation c’est un plus. 

« Une petite parenthèse dans une vie à 100 à l’heure… »

Je continue à faire du hand pour le côté partage, vivre ensemble et c’est forcément quelque chose qui manque. Mais nous sommes toute la saison dans un rythme effréné, avec énormément de déplacements, de matchs, et les deux premières semaines de confinement, personnellement je ne les ai pas mal vécu. Une petite parenthèse dans une vie à 100 à l’heure… Pour le coup notre fils est le premier à nous dire qu’il est heureux de nous avoir à la maison tous les jours. Il faut trouver les aspects positifs de cette période, et profiter des moments en famille. Parfois l’appartement est trop petit, mais on positive. 

« On essaie de se rendre utile à notre niveau »

Ce qui me stresse un peu dans cette période c’est de me sentir inutile. Je n’ai pas de compétences dans le secteur médical, et je ne peux pas apporter mon aide. Je me suis investie avec Cyril Dumoulin dans sa vente solidaire qui vise à aider le milieu médical (plus d’infos ici). On essaie de se rendre utile à notre niveau, mais c’est cette impuissance qui est le plus difficile à gérer pour moi en ce moment. 

« Pas le moment de relâcher la pression »

Il faut utiliser tous les moyens qui sont bons pour faire passer le message. Les sportifs de haut niveau sont suivis sur les réseaux sociaux, et si les prises de parole permettent de sensibiliser des gens, il faut le faire. Certaines personnes ont peut être du mal à adhérer aux discours des politiques qui leurs semblent éloignés, et se sentiront peut être plus concernés si le message est relayé par des sportifs qu’ils suivent. Dans la mesure ou nous sommes des « personnalités publiques », à notre échelle bien évidemment, c’est important que nous soyons exemplaires dans cette période de confinement. Il faut respecter les règles scrupuleusement, nous sommes des latins d’origine, et la discipline ce n’est pas toujours notre spécialité. Ce n’est pas le moment de relâcher la pression, c’est très important de continuer à communiquer pour le respect des règles, même si ça devient un peu redondant, mais je pense que c’est essentiel dans cette crise. 

 

Des nouvelles de Marie Prouvensier (Nice)

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