Le derby de l’Est, vu par Ch. Maréchal

Dijon vs Besançon, telle est l’affiche qui viendra clôturer la 13è journée de LFH, dimanche 3 février à 20h. Qui de mieux que Christophe Maréchal pour nous parler du derby de l’Est ? L’actuel coach de Dijon a entraîné Besançon pendant pas moins de 15 saisons (1992-2007), réalisant le quadruplé magique en 2003 (Champion de France, Coupe de France, Coupe de la Ligue, Coupe de France). Entretien.

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Christophe Maréchal, comment appréhendez-vous le derby de dimanche ?
Avant tout comme un match important sur le plan comptable. Au delà du caractère symbolique du derby, nous sommes conscients de l’enjeu sportif, en vue des play-downs. Besançon a été très bon face à Nice (J11, 35-24), j’ai également été les voir ce mercredi face à Issy Paris (J14, 29-35). Nous savons que ce sera un match difficile.

Un derby se prépare-t-il différemment ?
Non, pas spécialement. La semaine d’entraînement ne change pas fondamentalement si ce n’est que nous jouons le dimanche soir, ce qui est peu habituel. Il faut que l’on s’adapte en amont, et l’on espère que le public sera quand même au rendez-vous.

Au niveau de mon équipe, lors des séances vidéo, je sens peut-être les joueuses plus à l’écoute. Entre Dijon et Besançon, les filles se connaissent bien pour s’affronter souvent en amical compte tenu de la faible distance qui sépare les deux villes. Avant, il y avait beaucoup de transferts d’un club à l’autre, comme par exemple Véro Pécqueux-Rolland, ce qui est moins le cas aujourd’hui. Il y a une bonne entente entre les 2 clubs, une rivalité saine et sportive.

Ressentez-vous une pression particulière à l’approche de la rencontre ?
Nous sommes parfaitement conscients de l’enjeu mais non, pas de pression excessive car cela nous inhiberait plus qu’autre chose. Il nous faudra jouer comme nous savons le faire, c’est à dire embêter défensivement notre adversaire. Depuis quelques matches, nous sommes un peu mieux en attaque placée. Et puis surtout, il nous faut marquer davantage de buts, dépasser la barre des 25 buts si l’on veut gagner des matches.

Des matches, vous en avez déjà gagné 2 en 2013
Oui, cette victoire au Havre (J10, 24-25), nous sommes allées la chercher. Ensuite à Mios, nous échouons de peu (J12, 30-28) et dans des conditions qui ne nous ont pas avantagés. La victoire face à Fleury en Coupe, aux tirs au but, nous fait du bien au moral c’est certain. Nous ne sommes pas trop habitués à gagner donc inutile de se mettre une pression démesurée. Abordons chaque match l’un après l’autre avec le plus grand sérieux possible.

Jacquinot_ludivine_05_Pillaud-1A l’aller, Ludivine Jacquinot et Dijon l’avaient emporté 22-23. 

Vous avez entraîné Besançon pendant 15 ans (1992-2007). Est-ce étrange de vivre ce derby côté CDB, désormais ?
Je l’ai déjà vécu à l’aller à Besançon (J4, victoire de Dijon 22-23) mais je suis déjà revenu au Palais des Sports avec Fleury, dès 2009. Les premières fois, c’est toujours un peu spécial mais une fois dans le match, on fait vite abstraction du contexte. Et puis j’ai quitté Besançon en 2007, donc cela commence à dater (sourires).

A Besançon actuellement, il n’y a pas de joueuses que j’ai entrainées, si ce n’est Alice Lévêque qui était chez les jeunes à l’époque. Quand je viens coacher, je suis assez imperméable à ce qui se passe autour. C’est plus particulier lorsque je reviens voir des matches en tribune, dans les salons après les matches. Le fait de revoir les amis, les connaissances. Besançon est ma ville natale.

Depuis 1992, quel derby vous a le plus marqué ?
Cela ne va pas me rajeunir… mais je pense que c’était la saison 1995-1996. Avec Besançon, nous jouions dans une petite salle, nous avions dû refuser du monde. C’était en play-off, une place européenne en jeu. Dijon était favori. Besançon s’impose et cela marquait le début de la campagne européenne de l’ESBF.

Dijon-Toulon St-Cyr en ½ finale de Coupe de France, ce tirage vous convient-il ?
Nous évitons Metz et nous recevons, donc oui c’est plutôt un bon tirage, mais Toulon reste une très belle équipe, double tenante du titre. Quoi qu’il arrive, nous ne sommes pas favoris. Nous sommes à 1 match de Bercy. Nous jouerons le coup à fond le moment venu (20-21 avril), même si la priorité reste le maintien.

Cette victoire face à Fleury aux tirs au but, a-t-elle libéré vos joueuses ?
La qualification, le scénario, le suspens… fait forcément du bien dans les têtes. C’est aussi une belle entrée en matière pour notre nouvelle gardienne, Marina Pantic (recrutée cet hiver en provenance d’Abbeville, ndlr) qui nous sort 3 arrêts dans la séance de tab. Nous pouvons dire qu’elle a réussi son bizutage (sourires).