LFH – Y-L Coulibaly : « Heureux d’avoir participé au programme »

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Mamoudou Diabaté et Yalatima Nanga Coulibaly lors des journées de l’arbitrage ( Rencontre entre Besançon et Metz (J09))

 

« Tout d’abord, nous tenons à remercier Sylvie Borrotti et Alain Dessertenne sans qui cette expérience n’aurait pas été possible, souligne Yalatima Nanga Coulibaly. Grâce à eux et à la Fédération Française de Handball, nous avons énormément progressé pendant un mois. Notre stage s’est très bien passé et nous sommes vraiment heureux d’avoir participé à ce programme.« 

 

Au sifflet de trois matchs féminins durant leur séjour (Noisy-le-Grand contre Celles-sur-Belle en D2F puis Nice contre Besançon et Besançon contre Metz en LFH), tous deux ont tenu à souligner le niveau des matchs où ils ont officié. « De manière générale, le handball européen est beaucoup plus technique qu’en Afrique, poursuit Coulibaly. Le ballon va plus vite vers l’avant, le jeu est plus rapide... » « Et il y a une vraie notion de fair-play chez les joueurs français, ajoute Mamoudou Diabaté. Lors des rencontres féminines, par exemple, l’objectif des joueuses est uniquement de jouer, d’aller vers l’avant ! Elles ne sont pas là pour discuter ou pour s’accrocher avec l’adversaire. C’est extrêmement plaisant. De plus, nous voulons vraiment remercier l’ensemble des entraîneurs que nous avons rencontré. Tous ont été compréhensifs et ont su rester très pédagogues pour nous expliquer nos erreurs après les matchs.« 

« Notre vision du jeu est meilleure désormais »

Grâce aux six matchs officiels arbitrés en France ainsi qu’à leur participation à l’Euro Masters Games de Nice, Yalatima Nanga Coulibaly et Mamoudou Diabaté sont convaincus d’avoir grandement progressé. « En arrivant ici, nous avions beaucoup de lacunes, concèdent-ils. Mais je crois que nous avons appris à mieux gérer nos matchs. » Yalatima Nanga Coulibaly détaille : « Faut-il donner la faute et laisser jouer ? Faut-il donner la faute et sanctionner ? Ce sont sur ces détails que nous avons travaillé. Désormais, je crois que notre arbitrage est plus cohérent et notre vision du jeu est bien meilleure.« 

 

Passionnée de handball, cette paire d’arbitres ne vient pourtant pas d’un pays très familier avec la petite balle pégueuse. « Au début, je jouais au basket-ball, raconte Yalatima Nanga Coulibaly, du haut de ses 38 ans. Vu que je suis très grand, j’ai aussi essayé le handball. Et puis en fait, je n’étais pas très doué pour jouer (rires). Mais je voulais vraiment continuer à évoluer dans ce sport. Alors, je me suis tourné vers l’encadrement. J’ai été jeune entraîneur puis jeune arbitre.« 

« Former la meilleure paire d’arbitres possible » 

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Mamoudou Diabaté en discussion avec Nina Kanto lors du match Besançon – Metz

 

Mamoudou Diabaté, cadet du bînome avec ses 37 ans, était lui meilleur handballeur que son binôme : « jusqu’en 2005 j’ai joué au handball à Quibrm avant d’arrêter en raison de problèmes avec la direction de mon club. Et puis finalement, j’ai accepté de faire un stage de jeune arbitre à Abidjan. Très vite la fédération nous a demandé de travailler ensemble, Yalatima et moi, pour former la meilleure paire d’arbitres possible.« 

 

Par la suite, ils deviendront arbitres continentaux en 2006 puis internationaux en 2007. « Notre souvenir le plus fort reste probablement lors de la finale de Championnat d’Afrique des Nations 2010 qui opposait l’Egypte, pays organisateur, à la Tunisie. Arbitrer dans une ambiance de folie avec 15 000 spectateurs, c’était extraordinaire ! Par la suite, nous avons été désigné pour arbitrer une demi-finale du mondial junior en Corée, puis nous sommes aller siffler lors du Super-Globe au Qatar et, très belle récompense, nous avons été retenu pour participer au mondial masculin en Suède 2011.« 

 

Alors que plusieurs nations africaines ne cessent d’améliorer leur niveau de jeu à l’image de la sélection malienne féminine, la Côte d’Ivoire, elle, reste en marge de ce développement. « C’est vraiment dommage, se désole Mamoudou Diabaté. Il y a de grosses difficultés à la fédération et le développement du handball ivoirien n’avance pas… contrairement à d’autres nations africaines. C’est triste pour la Côte d’Ivoire.« 

« Ce stage nous offre de nouvelles perspectives ! »

En décembre, cette paire arbitrale s’envolera pour le Danemark avec le plein de confiance. « Lors des compétitions précédentes, notre premier match n’était souvent pas très bon, explique Yalatima Nanga Coulibaly. Mais grâce à notre stage en France, je crois que nous pourrons être performants dès l’ouverture de la compétition. Même si nous savons que notre marge de progression est encore importante, ce stage nous offre de nouvelles perspectives et nous en sommes très heureux. »