Sébastien Gardillou, en Rouge et Noir

Après 2 saisons à la tête du Metz Handball, Sébastien Gardillou porte, depuis cet été, le projet de l’OGC Nice Côte d’Azur. Champion de France avec les Dragonnes (2011), le coach se battra cette saison pour le maintien du promu Rouge et Noir, et pour l’aider à grandir encore. Un objectif qui le motive tout autant.

Quel sentiment domine après votre 1ère victoire de la saison, samedi à Dijon (21-23) ?
Je dirais le soulagement ! C’est une bonne chose pour l’équipe. Je suis d’abord content pour les joueuses qui n’ont jamais cessé de travailler. Nous avons mis en place un beau projet avec l’OGC Nice. Nous sommes soutenus par la ville, par des partenaires. C’est important de marquer des points en championnat pour donner de la dynamique à ce projet. Pour le mener à bien, nous avançons jour après jour, entraînement après entraînement. Nous avons besoin de valider des étapes. Cette victoire à Dijon en est une, même si les défaites nous ont aussi permis d’avancer.

Après 5 journées sans gagner, qu’en était-il de votre moral ?
Il a toujours été bon. Nous savions que les défaites feraient partie de l’apprentissage en LFH. On a commencé dans le vif du sujet face à de grosses équipes (Toulon, Metz, Fleury…) mais ce n’est pas parce que l’on ne gagne pas que l’on n’avance pas. L’équipe progresse, elle va continuer à progresser, je n’ai aucun doute là-dessus. Nous ne sommes pas passés loin face au Havre (19-21, J5), malheureusement nous perdons trop de ballons pour pouvoir espérer l’emporter. A Dijon, nous avons su rectifier le tir, ce qui est encourageant.

Face au CDB, justement, vous réalisez une belle entrée en matière (9-15, MT)
Notre 1ère mi-temps est intéressante. En 2è, Dijon revient au score, (19-18, 50’), nous avons su résister et reprendre l’avantage. C’est de bon augure pour la suite. Cette victoire à l’extérieur, face à un adversaire direct, fait plaisir pour tout le club, les joueuses, les dirigeants, les bénévoles, les supporters. C’est la 1ère victoire de l’OGC Nice en LFH.

A l’exception de 3 ou 4 joueuses, la plupart de votre effectif découvre la LFH ?
Oui et non. Nous avons gardé l’ossature de la D2 pour continuer sur la dynamique de l’an dernier. Certaines d’entres elles ont connu les débuts de la LFH, mais celle-ci évolue d’année en année. Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. C’est plus dur, plus vite et tout le temps. Le groupe est sain, il vit bien. Nos recrues internationales ont des cultures de jeu différentes de celle du championnat de France et l’adaptation est à l’ordre du jour. Dans la communication aussi, il faut faire la part des choses, même si c’est le lot de pas mal d’équipes en LFH.

L’internationale croate Maida Arslanagic, meilleure marqueuse de cette 6è journée (10/12, 86%), actuelle 3è meilleure buteuse de LFH, semble s’être plutôt bien adaptée ?
Maida est une buteuse, une joueuse connue du contexte international. Elle a participé aux JO avec la Croatie et nous a rejoint tardivement dans la préparation. Elle a un rôle important dans l’équipe mais il ne faut pas oublier ses partenaires qui, comme ce week-end, ont su la mettre dans les meilleures conditions.

Comment évaluez-vous la différence entre la D2 et la D1 ?
Il y a un monde entre les clubs qui évoluent en D2. Et il y a un gouffre entre la D2 et la D1. Depuis 10 ans, le handball féminin français s’est bien professionnalisé. En D1, les clubs ont des staffs professionnels, des préparateurs physiques… Sur le terrain, les joueuses sont plus puissantes, athlétiques, vives. Et la moindre erreur se paie cash.

Sébastien Gardillou ici au côté de sa capitaine Nodjialem Myaro et du directeur de l’OGC Nice Handball Jean-Luc Bailet, lors de la Conférence de presse 2012-2013 à l’Hôtel de Ville de Paris. 

Vous appartenez à la même structure que l’OCG Nice football (Ligue 1), comment cela fonctionne au quotidien ?
Le fait que l’entité football et l’entité handball mutualisent leurs compétences sportives, structurelles, c’est un vrai plus pour nous. Nous sommes en synergie avec l’association de l’OGC Nice (centre de formation, préformations du club de football). Nous échangeons quotidiennement et le courant passe bien. On joue au foot ensemble tous les jeudi. Nos bureaux sont à l’étage juste en dessous de la SASP du club de foot. Je n’ai pas encore eu l’opportunité d’aller voir Claude Puel (sourires), mais il m’arrive d’échanger avec ses adjoints, les coaches du club et je suis allé voir quelques matches.

Quel est l’objectif de l’OCG Nice à court et moyen terme ?
A court terme, c’est évidemment le maintien. Un gros écueil à franchir. On part de loin, la saison sera longue, on le sait. On ne doit surtout pas se regarder ou s’arrêter après la victoire à Dijon. Nous continuons de serrer les dents, travailler d’arrache pied. Il faudra tout donner, ne rien lâcher, jusqu’au bout. Nous sommes préparés à cela. A moyen terme, l’objectif, c’est de continuer à grandir, structurer le club de l’intérieur. On souhaite aussi créer un centre de formation. Et sinon, l’objectif à très court terme, c’est de tout faire pour décrocher notre 1ère victoire à domicile, dès ce samedi face à Nîmes (J7).

Qu’est-ce qui est le plus dur, jouer le maintien avec Nice, ou le titre avec Metz ?
Sincèrement, il est aussi difficile d’être champion avec Metz que de se maintenir avec Nice. Les gens commencent à me connaître, je suis quelqu’un de très exigeant. Et je suis très, très exigeant ici à Nice. Je le suis autant qu’à Metz. Je veux que le club se rapproche de plus en plus du professionnalisme, que les joueuses acquièrent une vraie conscience professionnelle. Car le club mérite de grandir encore.