Squad LFH – L’entretien des présidentes avec Jeanne-Marie DE TORRES et Perrine PAUL (TSCV)

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Dans le cadre du dispositif Squad LFH, qui a pour but de mettre en lumière tour à tour les 12 clubs de la Ligue Féminine de Handball, focus cette semaine sur le Toulon St-Cyr Var Handball. Entretien avec Jeanne-Marie DE TORRES et Perrine PAUL, Co-présidentes du TSCV.

 
Le Toulon St-Cyr est le seul club de LFH issu d’une fusion entre deux clubs (Toulon et St Cyr) et possède déjà une histoire riche, s’imposant comme l’un des rares clubs à avoir fait tomber plusieurs fois Metz en LFH dans la course au titre au cours de ces dix dernières années. Quel regard portez-vous sur l’histoire du TSCV ? 
 C’est au départ un mariage de raison, la rencontre de deux Présidentes qui comprennent que sans fédérer leurs forces et permettre l’union des deux clubs qu’elles dirigent, distants d’à peine 25 kilomètres, l’existence à moyen et long terme sera difficile. C’est aussi devenu un mariage de passion car nous sommes engagées ensemble dans une belle aventure et nous y mettons notre énergie, notre sueur et nos tripes aussi ! L’affection que nous avons l’une pour l’autre nous permet de surmonter les difficultés.
L’histoire du TSCV est, comme souvent pour d’autres clubs et dans d’autres sports, jalonné de succès et d’échecs. C’est aussi une histoire que nous partageons avec nos licenciés, les bénévoles historiques du club. Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit est pour nous un précepte de base.
 
 
Votre club est aussi le seul coprésidé par deux femmes, depuis plus de 10 ans ; Perrine est également présidente du comité du Var de handball. Comment analysez-vous cette singularité et quels sont les facteurs clés d’une si longue entente réussie ?
 Nous construisons le projet du club ensemble, et, chose ô combien importante, avons la confiance et le soutien des élus. Ensuite, que nous soyons deux femmes nous permet peut être d’avoir une sensibilité et une intelligence relationnelle différentes, qui sait ?
 
Photo présidentes
 
Sur le devant de la scène il y a quelques années, Toulon St-Cyr a lutté ces dernières saisons pour décrocher son maintien en LFH. Malgré tout, depuis son accession au plus haut niveau, le TSCV n’est jamais redescendu en D2F, et s’impose aujourd’hui comme un club solide du championnat, avec une affluence en hausse régulière au Palais des sportsQuels sont les prochains objectifs pour le développement de votre projet de club 
Il y a 4 ans, nous avons senti que le handball professionnel féminin avait pris un tournant, et que le club était à la croisée des chemins. Nous avons fait un choix fort en recrutant un Directeur des Opérations et en restructurant le club au niveau administratif et commercial. Développer l’affluence au Palais des Sports, attirer des partenaires privés sur des offres de visibilité et d’hospitalité (nous n’avons pas de droits télévisuels), permettre à la marque TSCV de gagner en notoriété… Lorsque l’on voit aujourd’hui l’affluence au Palais (2.650 en moyenne cette saison), le nombre et la qualité des partenaires qui nous font confiance et qui nous rejoignent, nous sommes convaincues d’avoir fait le bon choix !
 
Après l’arrivée de Sandor Rac la saison dernière, vous avez renforcé votre effectif à l’intersaison avec les arrivées de joueuses expérimentées, dont le retour très attendu en France de Siraba Dembele. Parlez-nous de ce recrutement. 
Le retour de Siraba nous semble si naturel… C’est une immense fierté pour nous que cette joueuse emblématique, qui à un certain moment de sa vie a éprouvé le besoin bien naturel d’affronter d’autres combats, de grandir, se souvienne du club et de la ville qui au départ lui avaient donné sa chance. A ce jour, elle a tout gagné ! Elle est Championne d’Europe, Championne du monde, elle est Capitaine de l’équipe de France…il lui reste un défi à relever : aider son club de coeur à se repositionner dans le top 5 ! D’ailleurs, elle n’est pas la seule à avoir souhaité un retour puisque Marie Paule GNABOUYOU rejoindra la saison prochaine l’équipe avec laquelle elle a été championne de France. Nous pouvons aussi accueillir de grandes joueuses car nous avons des conditions d’entrainement dignes des plus grands clubs : une infrastructure qui continue de se moderniser, un staff médical de pointe nous a rejoint il y a deux saisons et contribue à la performance et l’attractivité du club,…
 
Le recrutement est à la fois tourné sur l’extérieur, avec des joueuses d’expérience qui veulent nous rejoindre (outre MP Gnabouyou, Chloé Bulleux, Charris Rozemalen, Hawa Ndiaye et Hélène Falcon) mais aussi sur notre propre formation : la saison prochaine, deux joueuses issues de notre CFCP seront professionnelles. Notre projet de Filière d’Excellence est là, même si nous savons que le sport est rempli d’incertitudes.
 
De nombreux clubs sportifs de haut niveau cohabitent à Toulon. Quelle est votre stratégie territoriale pour poursuivre de développement du handball féminin et du TSCV ?
Au travers des missions d’interêt général auxquelles participent les joueuses du Centre de Formation et professionnelles, nous faisons à la fois découvrir notre sport et assurons la promotion de notre club. Ce qui nous permet d’attirer un public toujours plus nombreux au palais des sports mais aussi de favoriser la pratique du Handball pour tous les publics. 
 
De plus, nous avons signés des conventions de partenariat avec de nombreux clubs de handball de la région : nous faisons chez eux des entrainements délocalisés ou des matchs de gala. En échange, ils viennent supporter nos équipes et aider nos bénévoles lors des matchs de LFH. Quand aux autres disciplines, nous co-existons pacifiquement et respectueusement, chacun ayant ses propres problèmes à gérer au quotidien.
 
Cette saison, la Ligue Féminine de Handball fête ses dix ans. Quel regard portez-vous sur l’évolution du championnat français ? 
Nous sommes conscientes du travail qu’il reste à accomplir. Après la restructuration des secteurs administratifs et commerciaux, et celui de l’Académie (qui inclue le Centre de Formation et l’équipe réserve entre autres), nous devons maintenant redynamiser le secteur « Ecole de Handball » pour permettre à un maximum de nos jeunes filles, si elles le souhaitent, d’accéder à la Filière d’Excellence et suivre, pourquoi pas, les traces de Siraba.
 
Ces 10 ans de la LFH, nous les avons vecu intégralement  avec les femmes et les hommes qui portent le projet de son autonomie. Cela nous permet de mesurer le chemin parcouru tant par les clubs que par nos Equipes Nationales dont nos sommes très fières.